Motif de la consultation.
Patient de 44 ans, sans antécédents médico-chirurgicaux, n’ayant jamais fumé, qui a découvert récemment une plage blanche sur le dos de sa langue.
Histoire de la maladie.
Absence d’éléments anamnestiques.
Interrogatoire.
Ayant ressenti une discrète gêne linguale (impression qu’une zone était devenue plus épaisse), le patient a examiné sa langue et il a découvert cette plage blanchâtre, 3 semaines auparavant. Depuis cette date, la lésion n’a pas évolué. Bien qu’elle ne s’accompagnât d’aucune douleur ou sensibilité lors de l’alimentation, elle inquiétait le patient. La lésion linguale semblait unique et isolée.
Examen clinique.
C’était la seule lésion dans la cavité buccale. Elle était constituée par une plage ou plus probablement par deux plages qui ont conflué, sans doute kératosiques (pas d’élimination au frottement), bien limitées, d’environ 2 cm2, siégeant sur le tiers moyen droit du dos de la langue. La kératose n’était pas homogène et les papilles filiformes avaient une taille réduite ou étaient absentes. Au centre des plages, la kératose était plus discrète et les papilles de taille normale. La palpation montrait que la muqueuse avait perdu en partie sa souplesse. Ce tableau clinique faisait évoquer un lichen plan buccal à la phase initiale.
Examens paracliniques.
La biopsie a confirmé le diagnostic de lichen plan buccal récent en montrant un épithélium peu remanié, reposant sur un infiltrat inflammatoire lymphocytaire en bande, et recouvert par une fine kératose de surface.
Synthèse.
Le lichen plan est une affection cutanéo-muqueuse, d’origine auto-immune. L’atteinte buccale concerne 1 à 2 % de la population. Les localisations muqueuses (muqueuses buccale, génitale et œsophagienne) ont une évolution qui s’étale sur 2 ou 3 décennies, alors que les lésions cutanées, nettement moins fréquentes, régressent le plus souvent spontanément en 2 à 3 ans.